L’encadrement des stagiaires à distance

L’encadrement des stagiaires à distance

Par Simon Tétreault

 

Fidèle à sa mission d’être un partenaire de la relève, Cartier et Lelarge accueille trois stagiaires cet été. Or, en raison du confinement, leur encadrement se fait forcément à distance, ce qui soulève des difficultés particulières, car nous devons assurer une formation de qualité et faire en sorte que l’expérience soit enrichissante. Après trois semaines, quel bilan pouvons-nous dresser de la situation?

Les échanges ne sont pas que de nature professionnelle : on en profite naturellement pour se saluer ou pour partager des tranches de vie, ce qui favorise l’établissement d’un lien de confiance.

Force est de constater que le défi s’est avéré complexe, mais pas insurmontable, et a nécessité un effort d’adaptation et une certaine dose de débrouillardise. Pour nous assurer que le stage se déroule dans les meilleures conditions possible, il était impératif de miser sur la communication : c’est la clé de la réussite. Nous avons donc mis en place une procédure selon laquelle les stagiaires ont été jumelées à une personne-ressource qui est responsable de les accueillir, de les former, de répondre à leurs questions et de les réviser. Ces superviseures tiennent un appel vidéo chaque matin avec leur stagiaire pour planifier le travail de la journée. Le contact est ensuite maintenu constamment par des séances de clavardage et des échanges de courriels. Ces échanges ne sont pas que de nature professionnelle : on en profite naturellement pour se saluer ou pour partager des tranches de vie, ce qui favorise l’établissement d’un lien de confiance. D’ailleurs, le contact privilégié entre les stagiaires et leur superviseure, jumelé à l’ambiance décontractée du télétravail, a grandement facilité l’intégration des stagiaires et leur adaptation à leur nouvel environnement de travail.

Par ailleurs, le télétravail implique un aspect logistique que l’on tient souvent pour acquis lorsqu’on est salarié : l’aménagement de l’espace de travail. En effet, en temps normal, les stagiaires travaillent dans nos locaux, ce qui est évidemment impossible dans les circonstances actuelles. Comme c’est le cas pour tous les autres employés, nos trois stagiaires ont donc dû s’installer de la manière la plus ergonomique possible chez elles et apprendre à gérer les inconvénients liés au travail à domicile (les voisins bruyants et l’absence d’air conditionné, par exemple). Autre élément d’importance capitale : la fiabilité de la connexion internet. Si cette question ne se pose pas vraiment au Québec, la situation est tout autre au Guatemala, où l’une de nos personnes-ressources se trouve actuellement. Malgré quelques pépins techniques, elle réussit néanmoins à garder le contact avec sa protégée. Or, le maintien de la communication est primordial pour éviter que les stagiaires se sentent isolées et assurer leur intégration au sein de l’équipe. À ce chapitre, on peut parler de réussite.

En somme, l’expérience des stages en télétravail représente un défi que nous avons su relever en cette période où la solidarité est plus que jamais nécessaire.

En ce qui concerne le volet formation, celle-ci évolue dans une dynamique propre au contexte que nous vivons actuellement. En effet, si les stagiaires ont accès à des révisions commentées, elles ont tout de même admis que l’éloignement physique leur donnait parfois l’impression que leur progression était ralentie, car elles jugent qu’il est préférable de voir leur réviseure en personne, ne serait-ce que pour évaluer leur degré de satisfaction à l’égard de la traduction en se fiant au langage non verbal. Preuve s’il en est que le courriel ou le clavardage ne remplacent pas le contact humain. Malgré tout, elles sont d’avis que leur stage constitue une belle occasion d’apprentissage.

En somme, l’expérience des stages en télétravail représente un défi que nous avons su relever. D’une part, les superviseures n’étaient pas vraiment en terrain inconnu, car elles avaient déjà de l’expérience dans l’encadrement des nouveaux employés et, selon l’une d’elles, la démarche suivie ressemble à celle utilisée dans le cadre du mentorat de l’OTTIAQ. D’autre part, les stagiaires se disent globalement très satisfaites de l’accueil qu’elles ont reçu et ont réussi à s’adapter à cette nouvelle réalité. Qui plus est, le fait de savoir qu’elles peuvent bénéficier du soutien de traductrices chevronnées leur a permis de se sentir en confiance en cette période où la solidarité est plus que jamais nécessaire. De ce point de vue, nous pouvons dire mission accomplie!