D’un président à l’autre… une communauté de vues et des valeurs communes

D’un président à l’autre… une communauté de vues et des valeurs communes

Par Nathalie Cartier et Antoine Raimbert

 

À l’occasion du 35e anniversaire de Cartier et Lelarge, Antoine Raimbert, président, et Nathalie Cartier, co-fondatrice, parlent de l’histoire, des valeurs et de l’avenir du cabinet dans un entretien informel.

 

Nathalie : Si je me reporte 35 ans en arrière, je me souviens d’avoir souhaité fonder un cabinet de traduction surtout pour avoir les coudées franches et échapper aux contraintes de la multinationale où je travaillais. C’est donc d’abord une recherche d’indépendance qui a motivé cette entreprise, doublée d’une volonté très nette de contribuer à la qualité de la langue française, dans un Québec en pleine transformation.

Et toi, Antoine, comment décrirais-tu ton arrivée à la présidence de Cartier et Lelarge? Quels ont été tes mobiles? Tes aspirations?

Antoine : Mon arrivée à la présidence, c’est le prolongement du projet de relève qui a un jour germé dans ma tête et celle de Simon [Hébert] et qui s’est concrétisé sur plusieurs années. On aimait autant la souplesse que le professionnalisme de l’entreprise et on n’avait pas envie de se faire racheter par un plus gros joueur. Nous nous sommes dit pourquoi pas nous et avons tranquillement repris les rênes. Comme tu le sais, nous sommes toujours, dans les faits, en mode « co-présidence » permanente, mais comme je suis un peu plus malin que lui, j’ai pris le titre!

Je dirais que ce sont les valeurs humaines qui ont toujours guidé mes décisions. Ma motivation m’est venue de l’amour de mon métier et du désir de mener une carrière dans un domaine qui a un sens pour moi. Oui, j’ai été une entrepreneure, mais à la base, j’avais envie d’exercer ma profession au sein d’une équipe et d’avoir une certaine liberté d’action.

Trente-cinq ans, c’est une belle longévité pour une PME, comment expliques-tu cette pérennité? Il y a 35 ans, avais-tu la moindre idée que Cartier et Lelarge durerait si longtemps?

Nathalie : Non, je n’avais pas la moindre idée que Cartier et Lelarge se développerait autant et durerait aussi longtemps, c’est certain! Dans les premières années, nous sommes vite devenus une quinzaine d’employés et longtemps, nous avons oscillé autour de la vingtaine. Le fait d’occuper la maison de l’avenue de Monkland, à une époque où nous allions tous au bureau quotidiennement, nous contraignait en quelque sorte à limiter la croissance du personnel et à nous tourner vers la pige pour absorber les hausses de volume.

Si nous sommes toujours là, 35 ans plus tard, c’est de toute évidence grâce aux efforts collectifs de notre équipe, qui a su maintenir un niveau de qualité tel que les clients venaient à nous et qu’ils recommandaient nos services à d’autres entreprises. Les efforts consacrés aux appels d’offres ont aussi eu leur rôle à jouer, bien sûr.

Mais si nous sommes maintenant 35 personnes au sein du cabinet, c’est véritablement à vous, les « nouveaux » associés et les responsables du développement d’entreprise, que nous le devons. Vous avez mis le cap sur la croissance et avez déployé les moyens nécessaires pour accroître le volume et élargir la clientèle. Le marketing est beaucoup plus dynamique et systématique qu’il l’était autrefois, et les résultats le prouvent bien. C’est ce qui nous permet d’avoir aujourd’hui cette belle équipe, motivée et compétente.

Antoine : Quelles valeurs t’ont le plus guidée au long de ta carrière d’entrepreneure?

Nathalie : Je dirais que ce sont les valeurs humaines qui ont toujours guidé mes décisions. Ma motivation m’est venue de l’amour de mon métier et du désir de mener une carrière dans un domaine qui a un sens pour moi. La conciliation travail-famille, pour tous, avait aussi beaucoup d’importance. Oui, j’ai été une entrepreneure, mais à la base, j’avais envie d’exercer ma profession au sein d’une équipe et d’avoir une certaine liberté d’action. C’est une grande fierté pour moi d’avoir su créer, avec Elise Lelarge, l’autre fondatrice du cabinet, un milieu de travail convivial et formateur, d’avoir accueilli et encadré des dizaines de stagiaires, d’avoir appuyé la création de la section anglaise et, ce qui n’est pas négligeable, d’avoir réussi à assurer la relève en concluant avec Simon et toi d’abord, puis avec Judy Murphy, une entente qui se révèle à la fois stimulante et fructueuse.

Aujourd’hui, Cartier et Lelarge a 35 ans, et nous sommes 35. Parions que nous serons plus de 40 pour le 40e! Nous cherchons cependant une croissance mesurée, de celle qui laisse le temps de profiter de ses fins de semaine et d’aller au cinéma! Le travail, c’est bien; l’équilibre, c’est encore mieux!

Si je te demandais à toi, Antoine, quelles valeurs te guident aujourd’hui, j’ai la nette impression qu’elles rejoindraient les miennes, ce qui a d’ailleurs permis une saine continuité au fil des ans, mais il y en a certainement d’autres. Quelles sont-elles?

Antoine : Oui, je crois également aux valeurs humaines, comme tu dis : le respect de chacun, la diversité, la richesse de la différence et la capacité de toujours communiquer même dans les moments difficiles. La communication est d’ailleurs à la base de mon choix pour la traduction, et elle me motive toujours aujourd’hui. Malgré la technologie, malgré un polyglottisme de plus en plus répandu, il y a toujours un risque que nous nous perdions dans la traduction. Alors il faut continuer à traduire, et à bien traduire. Je crois aussi à certains principes comme l’intégrité et l’équité, qui me guident dans toutes les décisions que j’ai à prendre au jour le jour.

Nathalie : Toi, Antoine, comment envisages-tu l’avenir de Cartier et Lelarge? Penses-tu déjà à une éventuelle relève? La croissance reste-t-elle à l’ordre du jour?

Antoine : Avec la croissance que nous avons connue dans les deux dernières années et qui nous a permis de devancer d’un an l’atteinte de nos objectifs en termes de ventes, nous avons en ce moment besoin de consolider nos acquis… et de souffler un peu. Mais nous voulons poursuivre sur la voie de l’expansion, essentiellement organique. Aujourd’hui, Cartier et Lelarge a 35 ans, et nous sommes 35. Parions que nous serons plus de 40 pour le 40e! Nous cherchons cependant une croissance mesurée, de celle qui laisse le temps de profiter de ses fins de semaine et d’aller au cinéma! Le travail, c’est bien; l’équilibre, c’est encore mieux! Or les chantiers sont nombreux : la connexion et la mobilisation dans l’équipe, le travail hybride et l’avenir de nos locaux, la sécurité des données, le marketing et les médias sociaux, le recrutement, la formation, la TA [traduction automatique]… et la relève. Je prends un coup de vieux en lisant ce mot! Mais disons que si c’est encore un peu tôt pour ce dernier point, il faut commencer à y penser.

Reste fidèle à tes valeurs, mets l’aspect humain au cœur de l’évolution du cabinet et garde cet aplomb et cette vision qui te caractérisent. On ne met jamais trop l’accent sur la communication, donc veille à ce que les canaux restent grands ouverts au sein de l’équipe, pour que les opinions puissent être exprimées et que les idées circulent, dans tous les sens.

Du haut de ton expérience, Nathalie, quel conseil de dirigeante me donnerais-tu aujourd’hui?

Nathalie : Reste fidèle à tes valeurs, mets l’aspect humain au cœur de l’évolution du cabinet et garde cet aplomb et cette vision qui te caractérisent. On ne met jamais trop l’accent sur la communication, donc veille à ce que les canaux restent grands ouverts au sein de l’équipe, pour que les opinions puissent être exprimées et que les idées circulent, dans tous les sens.

Antoine : Merci pour ces précieux conseils! Et encore une fois, bon anniversaire et longue vie à Cartier et Lelarge!