Par Christine Dupont
En traduction, la gestion de projets est une affaire de tous les instants qui exige sang-froid, rigueur, polyvalence et un excellent esprit d’analyse. Il s’écoule rarement plus que quelques minutes dans une journée sans qu’on soit sollicité par les clients ou l’équipe. Dans ce tourbillon, il faut veiller à ce que nos décisions assurent la satisfaction des clients et la qualité du travail, mais aussi le bien-être de l’équipe. Trois valeurs phares de Cartier et Lelarge qui nous guident au quotidien. Découvrez dans cette série de questions-réponses un aperçu de ce jeu d’équilibriste.
Concrètement, que se passe-t-il quand je vous envoie un fichier à traduire?
Qu’elles arrivent par courriel ou par notre portail, toutes les demandes de traduction sont évaluées par l’équipe de coordination. On analyse d’abord votre fichier avec la mémoire de traduction créée pour vous – une banque de toutes les traductions faites pour votre entreprise. Cela permet de savoir si du texte est identique à du contenu déjà traduit dans le passé et, dans l’affirmative, de le réutiliser pour gagner du temps et assurer l’uniformité entre vos documents.
Ensuite, on vérifie le nombre de mots, les consignes (p. ex., traduire certains passages seulement) et, surtout, la nature du texte pour déterminer si l’échéance souhaitée est réaliste, mais aussi à quel traducteur confier le projet. Au besoin, on communique avec vous pour discuter de l’échéance ou éclaircir le mandat.
Dans un contexte où les délais sont serrés et le volume de travail élevé, on ne dispose souvent que de quelques minutes à la réception d’une demande pour effectuer cette analyse et consigner l’information dans notre système afin de laisser au traducteur le plus de temps possible pour réaliser le travail.
Chaque demande est unique et doit être traitée sur mesure. Dans le tourbillon du quotidien, il faut veiller à ce que nos décisions assurent la satisfaction des clients et la qualité du travail, mais aussi le bien-être de l’équipe. Trois valeurs phares de Cartier et Lelarge.
Toutes ces étapes sont-elles vraiment nécessaires?
Une évaluation rigoureuse des documents en amont est essentielle au bon déroulement d’un projet, car le type de fichier à traduire et son contenu déterminent absolument tout : le temps nécessaire, les coûts et les ressources auxquelles confier le projet. Sans document sur lequel se baser, on navigue à l’aveuglette pour évaluer la charge de travail et fixer des échéances.
Un client souhaitera faire traduire les notes de présentation de son fichier PowerPoint, tandis qu’un autre non. Un fichier Word contiendra 100 mots de texte simple, sans images ni mise en page, alors qu’un autre en contiendra 10 000 avec des tableaux, une mise en page complexe et plusieurs images à retranscrire séparément avant même la traduction. Au-delà du nombre de mots, on doit aussi tenir compte du type de texte. Est-il de nature générale, technique, marketing ou juridique? Nécessitera-t-il du traducteur des connaissances techniques ou juridiques poussées et de la recherche? Un texte dit technique peut se révéler facile et rapide, alors qu’un texte général peut s’avérer très ardu et long à traduire.
Chaque demande est unique et doit être traitée sur mesure. C’est pourquoi on ne peut pas présumer de l’étendue du travail à faire sans cette évaluation initiale et sans quelques vérifications auprès du client.
Pourquoi n’est-il pas toujours possible de livrer une traduction aussi rapidement que demandé?
Inévitablement, beaucoup de clients souhaitent recevoir leur traduction rapidement et aux mêmes dates. Il faut donc revoir l’attribution des projets d’heure en heure pour pouvoir réaliser tous ces mandats concurrents. Sitôt la charge de travail bien répartie, un gros projet ou une série d’urgences peut venir brouiller les cartes et nous forcer à tout changer.
Si la vitesse d’une voiture se mesure en kilomètres à l’heure, celle d’un traducteur se calcule en mots à l’heure. Le cabinet se sert ainsi de vitesses moyennes préétablies (qui peuvent varier d’un traducteur à l’autre, ou d’un texte à l’autre) pour évaluer la charge de travail et honorer au mieux les échéances.
Pourquoi les mots? Un nombre de pages, de diapositives ou de paragraphes n’est pas une mesure assez précise pour évaluer le temps nécessaire à un projet, car le nombre de mots contenus dans une page, une diapositive ou un paragraphe varie d’un fichier à un autre.
Toutefois, il faut aussi tenir compte de la disponibilité des ressources appropriées au moment où une demande nous parvient, sans oublier le temps de révision (et celui de l’équipe de coordination!). Comme professionnels, on ne saurait confier n’importe quel texte à n’importe quel traducteur ni livrer des traductions non révisées. À chaque cabinet sa méthode, mais chez Cartier et Lelarge, nous croyons qu’il s’agit là de conditions minimales à respecter pour livrer des traductions de qualité.
D’ailleurs, saviez-vous que le meilleur traducteur pour un texte n’est pas nécessairement celui qui est disponible dans l’immédiat? Sous la pression, il est tentant d’assigner les projets à la première personne qui se libère sans autre considération, mais une traduction de qualité requiert une bonne connaissance du client et, surtout, du sujet. Le choix le plus efficace, étonnamment, est parfois d’attendre que le bon traducteur se libère.
Pourquoi me demande-t-on des documents de référence ou du contexte sur le texte à traduire?
On sous-estime l’importance de fournir du contexte aux traducteurs en leur envoyant trop souvent des documents à traduire sans plus de détails. Et pourtant! Nos traducteurs ont beau posséder une vaste culture générale et de redoutables aptitudes de recherche, ils ne baignent pas dans votre environnement à l’interne. Sans contexte, certaines subtilités peuvent passer inaperçues, particulièrement en début de relation.
En nous indiquant vos préférences en matière de terminologie et de style, et surtout, en nous expliquant vos services et les raisons qui vous poussent à faire traduire vos contenus, vous nous donnez une mine d’informations qui nous permet de mieux comprendre votre réalité, votre secteur d’activités et par conséquent vos textes. Alors, parlez-nous de vous et vos traductions parleront d’elles-mêmes!